HEMARTHROSE
Touche les articulations
Chez l'hémophile, il s'agit d'un
épanchement de sang dans la synoviale, le plus souvent spontané ou sans
traumatisme notable, qui va tendre à remplir tout l'espace disponible, amenant une
extension de cette synoviale, un gonflement qui entraînera une douleur intense
par compression nerveuse ou vasculaire.
La position antalgique est un
fléchissement du membre concerné. Si cette position est "installée",
elle sera difficile et longue à réduire, entraînant des attitudes qui vont
favoriser d'autres hémarthroses. Ces répétitions vont amener des positions
dommageables pour l'ensemble du squelette.
L'hémarthrose est une
manifestation assez fréquente, dès la marche
Elle a tendance à récidiver dans
la même articulation, surtout si les premières hémorragies sont prises en
charge tardivement, lorsque l'articulation est déjà grosse…
Peut devenir moins fréquente à l'âge adulte, lorsque le
squelette n'évolue plus… si les premières hémarthroses ont été prises en charge
convenablement et si la musculature est bien développée…
Les muscles sont
les "verrous" des articulations
Toutes les articulations peuvent être touchées, mais les
plus exposées sont celles des genoux, des chevilles et des coudes.
Les symptômes précèdent souvent les manifestations
objectives du saignement (augmentation de volume de l'articulation, chaleur…)
Ces
symptômes sont variables : gêne, picotement, douleur...
L'hémophile
connaît bien ces signes précoces d'une hémorragie débutante, il faut le croire
Chez le jeune enfant, les parents seront
alertés par une attitude, une position, une démarche inhabituels – toutefois,
pas de surprotection…
Rassurez-vous,
l'enfant saura très vite exprimer le début de l'hémorragie intra-articulaire…
Cette sensation par l'hémophile ou cette
perception par les parents, permet de mettre en oeuvre très précocement le
traitement substitutif, sans attendre la preuve du saignement.
L'injection du
médicament antihémophilique (facteur de
coagulation manquant) est impérative,
le plus tôt
possible et en quantité suffisante
(50 unités/kg de poids du sujet, à renouveler à la dose 30
U/kg toutes les 10 à 12h, si nécessaire,
en fonction du
médicament et de la courbe de récupération du patient)
Le traitement
substitutif est d'autant plus efficace qu'il est débuté précocement
IL EST LE MEILLEUR
ANTALGIQUE
Il permet de
préserver la fonction articulaire.
En effet, la répétition des hémarthroses grève le pronostic
fonctionnel.
La récidive d'hémarthroses sur une
même articulation – ce qui est souvent le cas – va endommager la synoviale,
puis le cartilage, enfin l'os et entraîner des séquelles irréversibles pouvant,
selon la gravité des dommages, nécessiter une intervention chirurgicale
réparatrice, voire une prothèse.
Recommandation importante
Jamais de plâtre
circulaire ou de contention serrée… il faut pouvoir suivre l’évolution de l’hémarthrose
Les hémarthroses
à répétition peuvent justifier d'un traitement prophylactique,
ou d'une
synoviorthèse (notamment isotopique) et parfois d'une synovectomie
chirurgicale.
Voir également le
chapitre "Hémarthroses" dans les pages médicales, à "problèmes
urgents"
Ne quittez pas le
lexique sans regarder les "hématomes".
Un hématome musculaire profond est à prendre avec autant de sérieux
et de rapidité qu'une hémarthrose. Il peut entraîner des dégâts et des
attitudes aussi dommageables. Il peut nécessiter une intervention chirurgicale
si sa "calcification" amène douleurs et récidives.